

Le caféier Bourbon Pointu (Coffea arabica var. Laurina), est une ancienne variété originaire de l’île Bourbon, aujourd’hui La Réunion. Longtemps oubliée, cette plante d’exception suscite un nouvel engouement en raison de ses qualités organoleptiques remarquables. Elle se distingue par une acidité plus faible que celle de l'Arabica classique et une teneur naturellement basse en caféine.
La forme conique et allongée de ses cerises et de ses grains, lui valent le surnom de « Pointu ». En tasse, ce café révèle une palette aromatique raffinée, avec une amertume discrète, une douceur agréable, et des notes subtiles de fleurs, d’agrumes et de caramel.
Pour une culture réussie, privilégiez une exposition à mi-ombre et veillez à le protéger du froid durant l’hiver.
Jeune plant (~ 10 cm)
Coffea arabica var. Laurina, plus connue sous le nom de « Bourbon Pointu », est une variété rare de caféier originaire de l’île de La Réunion, autrefois appelée île Bourbon. Issue d’une mutation naturelle du Bourbon classique, cette variété se distingue par sa très faible teneur en caféine. Les premiers pieds furent découverts au début du XVIIIe siècle sur l’île, marquant le début de son histoire singulière.
La particularité génétique de Laurina repose sur une mutation récessive, nommée « laurina », localisée sur un chromosome. Pour que ses traits, notamment la faible teneur en caféine et les grains pointus, s’expriment, la plante doit être homozygote pour l’allèle muté « lr » (génotype lr/lr). Si un plant hérite d’un allèle dominant non muté (LR), il présentera les caractéristiques d’un Bourbon classique.
Cette exigence génétique, nécessitant que les deux parents transmettent l’allèle « lr », explique la rareté et la valeur du Bourbon Pointu, un joyau de la caféiculture mondiale.
Son nom scientifique précis est : Coffea arabica L. var. laurina (Leroy) Hook.f., 1873
Ordre : Rubiales ; Gentianales (Classification phylogénétique)
Famille : Rubiaceae
Genre : Coffea
Synonymes : Les synonymes de Coffea arabica var. Laurina reflètent les différentes appellations utilisées au fil du temps par les botanistes, en fonction des descriptions initiales ou des reclassifications taxonomiques.
Voici une liste des principaux synonymes, avec des précisions sur leur contexte
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Nom commun : Coffea arabica var. bourbon pointu.
Origine : Le Bourbon pointu est un café endémique de l'ile de La Réunion.
Coffea arabica var. Laurina, surnommée « Bourbon Pointu », est une variété rare issue d’une mutation spontanée de Coffea arabica var. Bourbon, apparue au XVIIIe siècle sur l’île de La Réunion, alors appelée île Bourbon. Cette variété s’est adaptée aux environnements tropicaux humides, prospérant sur des sols volcaniques fertiles et bien drainés, à des altitudes comprises entre 200 et 1 200 mètres. Elle préfère des conditions tempérées avec une pluviométrie annuelle de 1 200 à 2 000 mm. Bien que principalement associée à La Réunion, elle est aujourd’hui cultivée en quantités limitées en Guadeloupe, en Nouvelle-Calédonie et dans certaines régions d’Amérique latine.
La variété Laurina fut identifiée au début du XVIIIe siècle à La Réunion, peu après l’introduction de plants de café Bourbon depuis le Yémen vers 1715. Cette mutation, caractérisée par des grains effilés et une teneur en caféine exceptionnellement basse (0,6-0,8 %, contre 1,2-1,8 % pour l’arabica standard), se distingue par un profil gustatif raffiné, aux arômes floraux et fruités. Au XIXe siècle, le « Bourbon Pointu » devint un produit d’élite, exporté vers les cours européennes pour sa finesse. Dès les années 1850, sa culture déclina face à la montée de la canne à sucre et de variétés de café plus productives.
Après la Seconde Guerre mondiale, la caféiculture réunionnaise s’effondra, et les caféiers Laurina furent remplacés par des cultures vivrières. Réduite à quelques plants épars dans des jardins créoles au début des années 2000, cette variété fut revitalisée grâce à des programmes de conservation et à l’intérêt croissant pour les cafés d’exception. Elle est désormais cultivée à petite échelle, valorisée comme un trésor agricole réunionnais.
La découverte de Coffea arabica var. Laurina, ou « Bourbon Pointu », s’est produite au début du XVIIIe siècle, probablement entre 1715 et 1718, peu après l’introduction des plants Bourbon à La Réunion.
Coffea arabica var. Laurina forme un arbuste compact, mesurant 1,5 à 3 mètres en culture, souvent maintenu à 1-1,5 mètre pour simplifier la récolte. Ses feuilles opposées, de forme elliptique à lancéolée, ont une longueur de 6 à 12 cm et une largeur de 3 à 5 cm, avec une surface lisse et un vert profond brillant. Les jeunes pousses affichent une nuance bronze, et les marges foliaires sont subtilement ondulées. Par rapport aux autres variétés d’arabica, Laurina présente un feuillage dense et des branches courtes, conférant une silhouette conique élégante. Cette morphologie compacte, liée à sa mutation, limite le rendement mais favorise une concentration élevée de sucres dans les grains, amplifiant leur richesse aromatique.
La floraison de Coffea arabica var. Laurina survient après les premières pluies de la saison humide, typiquement d’octobre à décembre dans l’hémisphère sud ou d’avril à juin dans l’hémisphère nord, selon la région. Les fleurs, blanches, étoilées et odorantes, rappellent le parfum du jasmin et se regroupent en petites grappes aux nœuds des branches. Chaque fleur, d’environ 1 cm de diamètre, comporte cinq pétales et attire les abeilles pour la pollinisation. Cette phase, qui dure 2 à 5 jours, est sensible aux écarts climatiques, nécessitant une humidité stable et des températures modérées pour optimiser la formation des fruits.
Suite à la pollinisation, les fleurs se transforment en drupes, ou cerises de café, qui mûrissent en 7 à 9 mois, passant du vert au rouge éclatant. Les cerises de Laurina, petites et pointues, contiennent deux graines (grains) allongées, enveloppées d’une pulpe sucrée et d’une membrane parcheminée. Riches en sucres, ces grains offrent une palette aromatique complexe, mêlant notes florales, fruitées et une acidité délicate, avec une faible teneur en caféine qui les distingue. Le rendement, 30 à 50 % inférieur à celui des variétés modernes, rend la récolte manuelle essentielle pour préserver la qualité. Cette rareté en fait un choix privilégié pour les cafés de spécialité.
En raison de sa faible vigueur génétique, Coffea arabica var. Laurina est particulièrement sensible aux agressions biologiques. La rouille du café (Hemileia vastatrix), un champignon causant des taches orangées sur les feuilles, entrave la photosynthèse et réduit les rendements. Les charançons du café (Hypothenemus hampei) endommagent les cerises en perforant les grains. Les nématodes (Meloidogyne spp.) attaquent les racines, affaiblissant la plante, tandis que la maladie des baies du café (Colletotrichum kahawae) compromet les fruits en développement. Une humidité excessive aggrave ces risques, mais un drainage efficace, une ombre modérée et l’application de fongicides à base de cuivre peuvent limiter les impacts. Une taille soignée et une vigilance constante renforcent la résistance de cette variété fragile.
Pour imiter les sols volcaniques fertiles de La Réunion, choisissez un substrat riche, léger et bien drainé. Préparez un mélange composé de 50 % de terreau horticole de qualité, 30 % de compost mûr et 20 % de perlite ou de vermiculite pour optimiser le drainage tout en maintenant une humidité légère.
Le pH doit être légèrement acide, idéalement entre 6,0 et 6,5, pour favoriser l’absorption des nutriments.
Utilisez un pot profond muni de trous de drainage pour soutenir les racines pivotantes, et remplacez le substrat tous les 18 à 24 mois afin de préserver la vitalité du sol.
Arrosez régulièrement pour garder le substrat frais sans le saturer. Au printemps et en été, apportez de l’eau non calcaire à température ambiante environ deux fois par semaine, en attendant que la surface du substrat (1 cm) soit sèche au toucher. En automne et hiver, espacez les arrosages à une fois par semaine, en fonction du ralentissement de la croissance.
Maintenez une humidité ambiante supérieure à 50 % en brumisant les feuilles, particulièrement en intérieur, pour éviter le dessèchement.
Prenez garde à ne pas laisser d’eau stagner dans la soucoupe, car cela peut entraîner la pourriture des racines et un jaunissement des feuilles.
Durant la saison de croissance (mars à septembre), nourrissez la plante toutes les deux semaines avec un engrais liquide équilibré (NPK 10-10-10 ou spécifique aux fruitiers), dilué à 50 % pour éviter les brûlures racinaires. Appliquez-le sur un substrat préalablement humidifié. En hiver, cessez toute fertilisation pour respecter le repos végétatif. Limitez les apports riches en azote, qui stimulent excessivement les feuilles au détriment des cerises, et envisagez des engrais organiques pour enrichir les arômes des grains.
Cette variété prospère sous une lumière vive mais tamisée. Positionnez l’arbuste près d’une fenêtre orientée est ou ouest, où il recevra 4 à 6 heures de lumière indirecte quotidienne. Une exposition directe au soleil risque de provoquer des brûlures foliaires, tandis qu’un éclairage insuffisant freine la floraison et la croissance.
À l’extérieur, placez-le sous une ombre légère, par exemple sous un arbre à feuillage clairsemé.
En intérieur, une lampe horticole peut compenser un manque de lumière, assurant une photosynthèse optimale pour des cerises au goût raffiné.
Le Bourbon Pointu s’épanouit entre 18 et 27 °C, dans une atmosphère chaude et humide. Il est sensible au froid et doit être protégé dès que les températures descendent sous 13 °C, car des valeurs inférieures à 10 °C peuvent endommager les feuilles et stopper la croissance. Dans les régions tempérées, cultivez-le en intérieur ou en serre chauffée, en maintenant une humidité ambiante supérieure à 50 % à l’aide d’un humidificateur.
Évitez les courants d’air froids pour préserver la santé de la plante.
Taillez au printemps pour encourager un port compact et stimuler la production. Pincez les extrémités des jeunes pousses pour favoriser la ramification, et supprimez les branches mortes, abîmées ou trop denses pour améliorer l’aération. Une taille régulière soutient la floraison et facilite l’accès aux cerises lors de la récolte.
Tous les 2 à 3 ans, réduisez la hauteur des plants à 40-50 cm pour rajeunir l’arbuste, en veillant à préserver les nœuds fructifères, essentiels à la formation des fruits.
L’histoire singulière du Bourbon Pointu commence en 1715, lorsque des caféiers de l’espèce Coffea arabica, originaires d’Éthiopie et déjà cultivés au Yémen, sont introduits sur l’île Bourbon (aujourd’hui La Réunion) alors colonie française. Ces plants s’adaptent remarquablement bien au climat tropical de l’île, au point de développer au fil du temps des caractéristiques propres. C’est ainsi qu’apparaît une mutation naturelle du Bourbon classique : Coffea arabica var. Laurina, variété rare qui se distingue par ses grains allongés en forme de pointe, ses feuilles plus arrondies et sa très faible teneur en caféine.
Bien que certains documents évoquent la découverte de cette mutation dès 1711, notamment par Louis Boyvin d’Hardancourt de la Compagnie des Indes, la date la plus plausible se situe entre 1715 et 1718, juste après l’introduction des premiers caféiers sur l’île. À partir du XVIIIe siècle, grâce à cette adaptation unique, La Réunion devient l’un des grands producteurs de café pour l’Europe, contribuant à faire du Bourbon Pointu une variété emblématique, aussi précieuse que singulière.