5 graines Manilkara zapota ou Achras sapota (Sapotillier, sapodilla)

Manilkara zapota (Sapotillier, sapote, sapodilla)

Manilkara Zapota, communément appelé « sapotillier » ou « Sapodilla » (anglais) est un arbre tropical pouvant atteindre 25 m de haut (dans son milieu naturel) pour un tronc relativement fin de 50 cm à 1 m de diamètre. A maturité, ses fruits, des baies ressemblants à une pomme ovoïde, sont succulents.

Autrefois cultivé pour la production du chiclé, une gomme végétale provenant du latex blanc issu de l'arbre et qui était à la base de la fabrication la pâte à mâcher du chewing gum, de nos jours, on cultive le sapotillier surtout pour son fruit très apprécié appelé : la sapotille. Parfois aussi appelé sapote, c'est l’un des fruits exotiques les plus sucrés.

Le sapotillier appartient à la famille des Sapotaceae, une famille regroupant des plantes dicotylédones comprenant entre 1273 à 2035 espèces réparties en 54 à 313 genres. De façon générale, ce sont des arbres ou des arbustes à feuilles persistantes des zones tropicales, souvent munis de laticifères (glandes à latex). Le genre Manilkara compte 65 espèces, toutes pantropicales, dont les arbres produisent des fruits comestibles, du bois et du latex. « Sapotille » désigne aussi, à l’Ile de la Réunion, le fruit d’un arbuste communément appelé « corossol », l’Annona muricata qui, lui, appartient à la famille des Annonaceae. Attention, également, de ne pas le confondre avec le « sapotier » (Pouteria sapota), ni avec le « sapotier noir » (Diospyros digyna).

Manilkara zapota est un arbre fruitier originaire des Caraïbes et de l’Amérique centrale, qui s’est ensuite répandu en Afrique et en Asie.

Son nom vient de « Sapota », forme latinisée du mot « tsapotl » (en langue nahuatl), un des noms aztèque pour signifier « fruit doux et comestible », que les espagnols ont dérivé en « zapote ». La nomenclature botanique n’a pas retenu le nom Sapota au profit du genre Manilkara, de sorte que la famille (Sapotaceae) ne porte pas un nom dérivé d’un des genres qu’elle contient.

Le nom du genre est le nom indien local « manilkara » utilisé pour désigner la plante décrite sous le nom de Manilkara kauki (L.) Dubard.

Classification botanique

Son nom scientifique précis est : Manilkara zapota (Linnaeus) P. Royen, 1953

Famille : Sapotaceae

Genre : Manilkara

Synonyme : Achras zapota L. (1753)

Noms communs : chicle, chico, red sapodilla, sapote (anglais), baramasi (bengali), sapoti (Brésil), nèfle d’Amérique, sapote, sapoti, sapotier, sapotille, sapotillier (français), chikoo (hindi), ...

Origine : Amérique centrale, et plus précisément du Belize, de la Colombie, du Costa Rica, du Salvador, du Guatemala, du Honduras, du Mexique, du Nicaragua et du Panama.

Description botanique de Manilkara zapota

Origine & habitat naturel

Originaire d’Amérique tropicale et particulièrement du Mexique, du Belize, de la Colombie, du Costa Rica, du Salvador, du Guatemala, du Honduras, du Nicaragua et du Panama, où il pousse dans les forêts jusqu’à environ 2000 m d’altitude, Manilkara zapota est aujourd’hui cultivé dans la plupart des régions tropicales et sub-tropicales : autour de l’océan Indien, Pacifique, aux Antilles, en Asie du Sud et Sud-Est, …

Description

Le Sapotillier est un arbre fruitier sempervirent d’aspect très variable, pouvant s’élever de 9 à 12 m en culture et jusqu’à 25 m dans son milieu naturel. Il montre un tronc droit à l’écorce fissurée en motifs rectangulaires, d’un diamètre de 50 cm à 1 m à maturité, portant un houppier dense aux nombreuses branches horizontales. Son système racinaire est étalé. Le bois du sapotillier est très dur, et résistant aux attaques des insectes.

Feuillage et floraison

Ses feuilles persistantes disposées en spirale sont alternes, disposées en bouquets, d’un vert luisant, elliptiques et arquées aux deux extrémités. Mesurant 20 cm environ, elles sont épaissent et ressemblent à celle du manguier.

Les fleurs blanchâtres, inodores, émergent au centre des bouquets de feuilles. Elles peuvent s’épanouir à n’importe quel moment de l’année. Elles sont verdâtres et formées de 6 sépales encadrant une corolle campanulée à 6 lobes. Elles sont mâles et femelles, autofertiles et pollinisées par les insectes.

Fructification

Le fruit de Manilkara zapota, la Sapotille, est une baie charnue vaguement ronde, de grosseur variable (5 à 8 cm de diamètre), ressemblant pour l’extérieur à une pomme de terre. A maturité sa chaire couleur caramel est délicieusement sucrée et dégage une saveur rappelant le miel. Également appelé la sapote, c'est l’un des fruits exotiques le plus sucré. Il contient de 3 à 12 graines de couleur marron/noir brillant, et dures avec un côté blanc entrouvert se terminant par un petit crochet.

Les fruits immatures ne sont pas comestibles à cause de la présence de latex et de tanins. Consommez-les donc bien mûrs, que ce soit crus, cuits, en confiture, en glaces, …

Comment réussir la plantation de Manilkara zapota ?

Le Sapotillier est un arbre tropical non rustique et nécessite une exposition importante à la lumière. Bien qu'il tolère la sécheresse, il n'est pas adapté aux températures extrêmement élevées, ce qui explique sa préférence pour les climats côtiers. Ainsi, vous pourrez planter votre arbre en pleine terre sous nos latitudes uniquement avec un climat méditerranéen ou océanique doux. Plantez-le entre la fin des risques de gelées et fin août.

Manilkara zapota nécessite donc une exposition ensoleillée à mi-ombre, avec des températures estivales de 15 à 35°C et des températures hivernales si possible au-dessus de 5°C (entre 5 et 18°C dans l’idéal), épisodiquement en dessous car il est sensible au froid et au gel.

Bon à savoir sur la température à apporter à votre Manilkara zapota

Notez bien que les températures minimales indiquées sont toujours données pour une plante mature. Il faut tenir compte du vent qui accentue le froid ressenti. Ainsi, une fois adulte, Manilkara zapota peut supporter des températures descendant jusqu’à environ - 2°C, mais ce uniquement sur une courte période et au prix de la détérioration de la partie aérienne. Les jeunes plants peuvent déjà mourir à une température autour de 0°C. Manilkara zapota a besoin d’une exposition en plein soleil, sauf pendant la phase initiale de croissance.

Le Sapotillier s’adapte à une grande variété de sols, à condition que ceux-ci soient bien drainés car cet arbre fruitier exotique ne supporte pas les rétentions d’eau. En revanche, il est beaucoup plus tolérant vis-à-vis du sol qu'il supporte d’acides à alcalins et même modérément salés. En pleine terre, choisissez un endroit légèrement en pente pour éviter une eau stagnante.

Il résiste d’autre part aux vents violents, aux embruns et peut donc être cultivé le long des côtes.

Pour une culture en pot, choisissez un terreau de rempotage fin, idéalement additionné de sable, pour alléger le substrat, ainsi qu’un conteneur profond. Ensuite, prévoyez 2 rempotages par an (printemps et automne), en augmentant progressivement la taille du pot et en l’adaptant à la taille du réseau racinaire. Le Sapotillier appréciera pour l’hiver une pièce froide (hors gel mais non chauffée).

Attention de ne pas le sortir et le rentrer sans arrêt, car les plantes adaptent leur feuillage à leur environnement, qui ne doit donc pas constamment changer. Il arrive fréquemment que les plantes perdent leur feuillage lorsqu’elles sont sorties et/ou rentrées, mais pas d’inquiétude : votre Sapotillier s’adaptera et émettra son nouveau feuillage en conséquence.

Sa croissance est lente, de l’ordre de 30 cm par an et il demande 5 à 8 années de croissance avant de commencer à produire des fruits. Les plants greffés fructifieront à partir de la 3e année de culture.

Comment bien entretenir votre Manilkara zapota ?

Un arrosage régulier pendant les jours chauds de l'année

Les sapotilliers qui viennent d’être plantés doivent être arrosés au cours de la plantation et tous les 2 jours pendant la première semaine (à quelques jours près) et ensuite 1 à 2 fois par semaine pendant les 2 premiers mois. Pendant les périodes de sécheresse prolongée (par exemple, 5 jours ou plus sans pluie ou presque), les jeunes sapotilliers (les 3 premières années) et ceux qui viennent d’être plantés doivent être arrosés 1 fois par semaine. Une fois que l’automne arrive, s’il est pluvieux, la fréquence d’irrigation peut être réduite ou arrêtée.

Une fois que les sapotilliers ont 4 ans ou plus, l’arrosage ne sera bon pour la croissance de la plante et les rendements que durant des périodes de sécheresse prolongée au cours de l’année. Les sapotilliers mûrs n’ont pas besoin d’un arrosage fréquent : trop les arroser peut provoquer le déclin des arbres ou ralentir leur croissance.

Une taille attentionnée est recquise pour une bonne fructification

Concernant la taille des jeunes arbres, il faut savoir que le développement d’une charpente de branches solides est important si l’on veut que les sapotilliers donnent beaucoup de fruits sans que leurs branches ne cassent. Si l’arbre n’a pas assez de branches basses, retirez une partie des branches supérieures pour déclencher des bourgeonnements latéraux sur la partie inférieure du tronc. Retirez également toutes les branches dont les fourches ont un angle fermé parce que le poids des gros fruits risquent de les casser. Sur les arbres mûrs, au fur et à mesure de la maturation des arbres, la taille est essentiellement effectuée pour limiter la hauteur et la largeur des arbres et pour enlever le bois mort ou endommagé. Le mieux est de garder les arbres à une hauteur maximum d’environ 3 à 5 m. Si la canopée devient trop dense, retirer certaines branches internes permettra une meilleure circulation de l’air et une meilleure pénétration de la lumière. Un autre but de la taille est d’enlever les branches malades, endommagées ou mortes.

Quand planter et diviser Manilkara zapota ?

De manière générale, ce dernier se plante et se rempote au printemps, moment de végétation très active. Néanmoins, il n’a pas vraiment de repos végétatif, vous pouvez le planter toute l’année si vous êtes équipé d’une serre chaude ou d’une habitation très chauffée et lumineuse.

La multiplication du Sapotillier se fait par semis et bouturages.

Comment réussir son semis de Sapotillier

Pour les semis, semez les graines à raison d’une par godet de 10 cm de diamètre, dans un terreau organique auquel on ajoute 30% de sable et que l’on maintient humide à bonne température : 24 à 28 °C. Avant toute chose, commencez par faire tremper les graines de sapotillier 12 heures dans de l'eau tiède. Puis disposez-les dans votre godet, sous 1cm de profondeur, et arrosez doucement. Pour finir, placez les semis dans un endroit chaud et humide comme on vient de le voir. Vous pouvez par exemple, utiliser une mini-serre. La durée de germination est de 3 à 6 semaines et la première floraison survient à partir de la sixième année. La chaleur et l’humidité facilitent la germination. Complètement sèches, les graines perdent rapidement leur faculté germinative. Semez-les donc rapidement.

Le Sapotillier se bouture aisément

Pour procéder au bouturage de tiges semi-aoûtées (en août ou septembre), prélevez des tiges de l’année de 12 cm de long, réduisez les feuilles avant de mettre en pot rempli de terreau de semis, de tourbe et sable. Enfin, maintenez humide les boutures et à l’étouffée jusqu’à l’apparition des racines.

Les bienfaits et les vertus des feuilles du sapotillier et de son fruit : la sapotille

Riches en fibres et en antioxydants naturels, en vitamines A et C et en fer, ils facilitent le transit intestinal et la digestion. Par ailleurs, les nutriments et oligo-éléments contenus dans la sapotille contribuent à maintenir l'équilibre du fonctionnement de l'organisme et à améliorer le métabolisme de base chez l'humain.

Les feuilles du sapotillier peuvent être préparées en décoction ou en infusion pour soulager divers maux : elles sont utilisées comme anti-inflammatoires pour réduire les enflures des pieds, par exemple. Mais cela ne s'arrête pas là, les feuilles du sapotillier possèdent des vertus sédatives et tranquillisantes. Elles sont notamment utilisées pour traiter les douleurs associées à l'arthrite, aux rhumatismes, aux symptômes névralgiques et même aux tumeurs. De plus, ces feuilles sont réputées pour aider à réguler le diabète et le taux de cholestérol.

D'autre part, les graines sont réputées pour leurs propriétés fébrifuges ; pour ce faire, elles sont broyées en poudre puis mélangées à de l'eau ou de l'alcool.

Enfin, il est possible d'en extraire une huile essentielle, détenant des propriétés anti-inflammatoires et antibactériennes.

Quelques espèces botaniques du genre Manilkara

Le genre Manilkara compte 65 espèces, toutes pantropicales, dont les arbres produisent des fruits comestibles, du bois et du latex.

Manilkara kauki

Manilkara kauki vit en Birmanie, au Vietnam et au nord du Queensland australien, où elle est appelée « wongi ». Ses feuilles sont rigides, à bout émoussé, de couleur vert-foncé sur la face supérieure, et pâle et soyeux en dessous. Les fruits sont comestibles et rouge-orange, d’une longueur de 3 à 4 cm.

Manilkara bidentata ou « balata »

Manilkara bidentata ou « balata » ou « balata franc » est un arbre originaire des forêts tropicales d’Amérique, en particulier du Plateau des Guyanes. Il peut atteindre jusqu’à 45 mètres de hauteur ! Ses feuilles mesurent de 10 à 20 cm de long. Il est recherché pour son bois et son latex. La gomme fabriquée à partir du latex est connue sous le nom de gutta-balata et a servi notamment dans la fabrication des balles de golf comme des courroies de transmission, ainsi que dans l’isolation des câbles télégraphiques. Ses fruits sont comestibles.