10 graines Aloinopsis malherbei (Nananthus malherbei)

Aloinopsis malherbei (Nananthus malherbei)

Les Aloinopsis appartiennent à la famille des Aizoaceae, qui étaient autrefois les Mesembryantemaceae ou les Ficoïdaceae ; une famille de plantes grasses ou succulentes tout à fait fascinantes par leur capacité d’adaptation aux paysages xériques (milieux caractérisés par une aridité persistante), c'est-à-dire des plantes stockant dans leurs tissus des réserves de "suc" pour faire face aux longues périodes de sécheresse. Si certaines aizoacées de bord de mer sont considérées parfois comme invasives, la plupart sont des plantes naines, appelées « Mésembs » par les amateurs qui les cultivent.

C’est une famille pantropicale dont les espèces sont principalement diversifiées et concentrées en Afrique du Sud. La quantité de genres et d’espèces dans cette famille n’est pas encore clairement fixée, cependant on estime que les Aizoaceae rassemblent 1 800 espèces environ réparties en 130 genres, dont les Lithops, les fameuses plantes-cailloux.

Le nom de Aloinopsis vient du grec "aloin", donnant aloes, et de "opsis", signifiant qui a l'apparence de, allusion à la ressemblance avec certaines espèces d'Aloe miniatures. Quant à "malherbei", il reprend le nom d'Alfred Malherbe (1804 - 1865), magistrat et naturaliste français, qui l'a découverte.

On reconnait aujourd'hui 8 espèces au genre Aloinopsis, un genre très proche des Nananthus et Prepodesma, et morphologiquement similaires aux Titanopsis. Le genre est majoritairement allopatrique, autrement dit les aires de distribution des espèces ne se chevauchent pas. Ainsi, le genre est éclaté en six aires bien distinctes se situant autour de Laingsburg, Sutherland, Calvinia, Willowmore, Steytlerville et Graaff-Reinet, du Northern Cape au Eastern Cape en Afrique du Sud.

Ces succulentes vivaces de petite taille (2 à 15 cm de hauteur) se caractérisent par des racines tubéreuses ou charnues, des rosettes basales aux petites feuilles opposées, succulentes et rugueuses de forme lancéolée, ovale ou spatulée, et une floraison automnale et hivernale (printemps austral) prenant la forme de fleurs solitaires ou groupées par deux ou trois, aux « pétales » nombreux et fins blancs, jaunes ou roses et parfois rayés d'une ligne médiane plus intense. Les fleurs s'ouvrent en fin d'après-midi et se ferment au coucher du soleil ou pendant la nuit.

Le genre doit beaucoup au paléontologue et botaniste allemand Gustav Schwantes (1881 - 1960), qui s'est particulièrement intéressé au veld d'Afrique du Sud et à la famille des Aizoaceae, dont un genre porte d'ailleurs son nom (Schwantesia), ainsi que l'espèce Lithops schwantesii.

Classification botanique

Son nom scientifique précis est : Aloinopsis malherbei (L. Bolus) L. Bolus 1948

Synonyme : Nananthus malherbei L. Bolus

Famille : Aizoaceae

Genre : Aloinopsis

Origine : Afrique du Sud, province du Cap

Description botanique de Aloinopsis malherbei

Origine

Aloinopsis malherbei a une aire de répartition étroite et vit au nord de Loriesfontein, dans la province du Northern Cape, en Afrique du Sud.

Histoire et habitat naturel

Dans son habitat naturel, Aloinopsis malherbei pousse sur les bas de versants schisteux, dans les replats ou les crevasses, ainsi que dans des zones de très faibles précipitations hivernales, de l'ordre de 125 mm par an. On trouve cette succulente entre 800 à 1 200 mètres au-dessus du niveau de la mer. Cette succulente aime la lumière et les atmosphères sèches et chaudes mais survit à un gel doux si elle est maintenue au sec (résistante jusqu'à - 5 °C ou moins). Néanmoins, elle doit être protégée du gel pour éviter les cicatrices.

Description, feuillage et floraison

Aloinopsis malherbei mesure 25 mm (hauteur) pour 20 mm (largeur). C'est une petite plante en rosette dotée d'une épaisse racine fibreuse et constituée de 2 à 3 paires de feuilles verruqueuses, gris bleuâtre, en forme d'éventail, de forme et de texture similaires à Aloinopsis spathulata et Titanopsis calcarea et d'environ 2,5 cm de long. Toutes ces espèces ont des extrémités émoussées sur leurs feuilles, qui sont densément couvertes de tubercules blancs proéminents. Les touffes de ces plantes ressemblent ainsi aux affleurements calcaires au milieu desquels elles poussent.

Les fleurs, sans bractéole, mesurent de 16 à 20 mm de diamètre, et sont de couleur pétales saumon à rose ou brun pâle, avec des étamines formant un cône, jaunes dans la moitié supérieure. La floraison court du milieu de l'hiver jusqu'au début du printemps.

Le fruit reste attaché à son pédicelle et son calice desséché contenant des graines sphériques marron foncé de 1 à 1,5 mm de diamètre.

Où placer votre Aloinopsis malherbei ?

Aloinopsis malherbei est une espèce de culture aisée, à condition d'assurer des arrosages modérés mais réguliers de septembre à février et de garantir une forte luminosité. Cette succulente peut être cultivée en pleine terre (en climat chaud) dans des sols minéraux schisteux ou encore en bac, avec un sol fait de terreau très poreux pour augmenter le drainage. En pot, Aloinopsis malherbei a besoin qu'il soit petit et profond, pour assurer un très bon drainage. Elle se conserve des années dans un pot de 6 à 10 cm.

Parasites et maladies

Aloinopsis malherbei est très sensible aux arrosages trop fréquents, qui ont pour conséquence d’asphyxier et de faire pourrir les racines. Généralement, lorsqu’on s’aperçoit de cette situation, il est trop tard, d’où l’importance de bien laisser sécher la terre entre deux arrosages.

En serre, aérez suffisamment quand il fait chaud pour éviter les aleurodes et autres parasites qui se développent en situation sèche et confinée. Ces plantes succulentes peuvent être attrayantes pour une variété d'insectes mais resteront exemptes de parasites si elles sont cultivées dans un terreau minéral, avec une bonne exposition et une bonne ventilation.

Les conseils du jardinier

Quelle période choisir pour planter et quel substrat utiliser ?

Il est conseillé de planter Aloinopsis malherbei, dans l’idéal, au printemps (mars et avril).

Aloinopsis malherbei tolère plusieurs types de sols mais préfère, et de loin, un sol très minéral et ultra-drainé. On lui choisit donc un substrat exclusivement minéral, mélange de terre récoltée en profondeur et de sable à parts égales, additionné éventuellement de pierre ponce. Après la plantation, recouvrez la terre de gravillons ou de petits cailloux. Outre l’aspect décoratif, les cailloux permettent de stabiliser l’eau d’arrosage comme de garder le collet au sec. Pensez donc aussi aux billes d’argile ou au lit de graviers au fond du pot troué pour que l’écoulement se fasse rapidement après arrosage.

Y a-t-il une période idéale pour réussir son rempotage ?

Le rempotage doit se faire avant la période de la reprise végétative, c’est-à-dire au printemps. Il est conseillé d’effectuer cette opération durant les mois de mars et avril, voire jusqu’en mai, et quand il n’y a pas le choix (achat, maladie…), jusqu’en été.

Il est conseillé de rempoter Aloinopsis malherbei au-delà de tous les trois ans, toujours dans un pot avec un bon drainage. Même si sa croissance est plutôt rapide, le nouveau contenant ne doit pas être beaucoup plus grand que le précédent, étant donné sa taille. Après le rempotage, il est indispensable d'attendre quelques jours avant de procéder à un arrosage, pour laisser le temps aux racines de s'adapter à leur nouvel environnement.

Dans tous les cas, il ne faut pas rempoter juste avant ni pendant la période de repos hivernale (novembre à février) puisque la plante n’aurait pas le temps de se remettre de la manipulation et ne pourrait affronter l’hiver dans de bonnes conditions.

Où installer votre Aloinopsis malherbei ?

On l'installe de préférence en pleine lumière dans une serre froide, dans une pièce non chauffée de la maison ou dans la véranda. Une grande luminosité est la condition essentielle de sa floraison. En été, sortez-la dans le jardin ou sur le rebord de la fenêtre, à luminosité plus tamisée pour éviter les brûlures des rayons de soleil directs.

En climat doux, de type zone de l'oranger, plantez-la en pleine terre dans le coin le mieux drainé du jardin dans des lits surélevés ou des terrasses à l'abri des pluies d'hiver. Ces succulentes aiment la chaleur (température hivernale minimale recommandée 5° C) cependant les plantes maintenues parfaitement sèches peuvent temporairement résister au gel (jusqu'à au moins - 5° C si elles sont très sèches).

Bon à savoir

Évitez les intérieurs chauffés qui la font décliner rapidement !

Comment bien entretenir Aloinopsis malherbei ?

Une culture en extérieur relativement aisée

Cultivée à l’extérieur, elle nécessite très peu d’entretien et de soins en général. La pluie naturelle devrait répondre à ses besoins d’arrosage, surtout lorsqu’elle est en repos, où ses besoins en eau sont infimes voire inexistants. Durant cette période, l'arrosage, ou plutôt la brumisation, doit juste permettre d’éviter le dessèchement. Bien évidemment, privilégiez les régions sèches, ou envisagez de protéger votre succulente des pluies abondantes.

Comme ses cousins les Lithops (plantes-cailloux), l'Aloinopsis a besoin d'être moins arrosée que la majorité des cactées car elle est physiologiquement adaptée aux conditions arides extrêmes. Sa racine charnue permet de conserver l'eau très longtemps et un réseau de racines superficielles capte la plus petite trace d'humidité du sol. De même, les capsules contenant les graines sont dotées d'un mécanisme appelé « hygrocastie » permettant, par un système miniature de valves et de ressorts, au fruit de s'ouvrir quand il fait humide afin de libérer les semences dans un milieu propice à leur germination, et de se fermer quand les conditions sont trop sèches.

Un entretien facile pour une culture en serre

En serre, l'arrosage est très modéré et exclusivement pendant la période de croissance, d'avril à octobre. Le reste de l'année, suspendez complètement les arrosages et placez la potée à la lumière et au frais (entre 5 et 10 °C, voire moins). Pendant les mois d'hiver, n'arrosez que lorsque le sol devient complètement sec.

Apportez un engrais liquide spécial cactées dilué à la moitié de la concentration recommandée, une seule fois à la belle saison si aucun rempotage n'a été effectué depuis plus un an. Pas plus, car cela augmente le risque de pourriture.

Quelle est la meilleure eau à utiliser ?

Si vous ne pouvez pas récupérer l’eau de pluie, celle du robinet fera l’affaire, sauf si celle-ci est trop calcaire ; les succulentes n’apprécient pas. Coupez-la éventuellement avec de l’eau de source ou déminéralisée, si le nombre de plantes le permet. Si l’eau est trop chlorée, il vous suffira de remplir votre arrosoir la veille pour laisser le chlore s’évaporer. Utilisez de l’eau tempérée.

Semis et boutures de Aloinopsis malherbei

La multiplication de Aloinopsis malherbei par semis est relativement facile.

Conseils pour réussir vos semis

Le semis nécessite une petite préparation des graines, qui seront soit limées au papier de verre, soit entaillées légèrement au cutter, soit vernalisées avant d'être semées.

Semez vos semis juste après le dernier gel. Ils se réalisent de préférence dans des terrines peu profondes. Mettez sur la moitié de la hauteur des gravillons, pour le drainage, puis ajoutez du terreau à cactées bien affiné (ou le mélange proposé plus haut). Humidifiez le substrat et tassez légèrement à la main. Déposez les graines une à une, sans les couvrir. Contentez-vous de presser légèrement le substrat et de brumiser. Pour pouvoir germer correctement, les semences doivent être au chaud, entre 25° à 30°C. Les semis doivent être installés près d'un radiateur, dans une serre, ou une mini-serre chauffante. Placez-les à luminosité diffuse et constante sous néon. La germination dans des conditions idéales intervient en moins d'une semaine (3 jours à peine la plupart du temps). Veillez à rapidement aérer les petites plantules pour que l'humidité ne fasse pas pourrir les racines.

Conseils pour réussir un bouturage

Pour bouturer Aloinopsis malherbei, prélevez tout simplement une ou plusieurs feuilles. Laissez-les sécher pendant 3 jours. Préparez pendant ce temps une caissette contenant un mélange de 1 volume de terreau et 1 volume de sable, à peine humide (vraiment à peine, sinon les boutures pourriraient). Placez les feuilles verticalement dans le mélange terreau/sable, en les enterrant d'un centimètre. Une plantule identique au pied mère apparaîtra alors très rapidement. Repiquez-la délicatement en terre.

Sous-espèces, variétés, formes et cultivars de plantes appartenant au genre Aloinopsis

D'autres espèces et/ou cultivars du genre

• Aloinopsis loganii L.Bolus 1933
• Aloinopsis luckhoffii (L.Bolus) L.Bolus 1958
• Aloinopsis malherbei (L.Bolus) L.Bolus 1948
• Aloinopsis rosulata Schwantes 1926
• Aloinopsis rubrolineata Schwantes 1926
• Aloinopsis schooneesii L.Bolus 1931
• Aloinopsis spathulata (Thunberg) L.Bolus 1954
• Aloinopsis peersii L. Bolus, 1929