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Sauf si vous vivez dans des contrées climatologiquement privilégiées, comme la fameuse zone de l'oranger (la bordure méditerranéenne), hiverner vos cactus comme vos plantes succulentes sera la condition sine qua non de leur survie. En effet, de par leur morphologie, ces plantes sont extrêmement sensibles au gel : les cactées peuvent stocker jusqu'à 50 à 80 % de leur poids en liquide. Or, ces sucs mucilagineux qu'elles conservent les rendent plus sensibles au gel. Cependant, la nature étant bien faite, le métabolisme des plantes se ralentit naturellement afin de descendre à son minimum pour leur assurer une mise en sommeil bénéfique. Les plantes se mettent alors au repos, et ce jusqu’au prochain printemps et la reprise végétative. Alors, comment aider vos succulentes et cactées à passer sereinement l'hiver afin de les retrouver en pleine forme au printemps ? Comment les y préparer et dans quelles conditions ? Toute l'équipe de babyplante.fr se plie en quatre pour vous donner les bons gestes à adopter !

 

Cactus sous la neigeCactus sous la neige dans le Joshua Tree National Park

 

Agissez avant les premiers froids

Faites le grand ménage !

N'attendez pas les fêtes de fin d'année pour vous préoccuper de remiser vos plantes dans la précipitation et l'urgence. Songez plutôt à anticiper ! Ainsi, au milieu de l'automne, commencez par stopper tous les apports, d'eau comme d'engrais. Vérifiez ensuite tous vos pots minutieusement, afin d'éviter que vos splendides cactus et succulentes ne fassent le régal des parasites durant l'hiver. Les cochenilles, par exemple, adorent se lover autour du collet et sous la plante. Si vous apercevez les fameuses taches blanchâtres semblables au coton ou en cercles concentriques… Ne désespérez pas (et ne fuyez pas non plus devant l'envahisseur) ! Armez-vous simplement de courage comme de patience pour éliminer une à une les cochenilles avec une solution d'alcool et d'huile. Passez ensuite aux taches brunes, en particulier sur les cactus de forme cylindrique. Au besoin, traitez avec un produit contre les maladies cryptogamiques et isolez les sujets atteints. Concernant les agaves, et par exemple l'agave Victoriae reginae, l'apparition de taches presque noires est simplement dû à un excès d’eau. Dans ce cas, n'hésitez pas à couper les feuilles atteintes en ne laissant que « la tête », puis traitez et tenez impérativement au sec.

Le rempotage, c'est fini !

L'été est définitivement fini, et avec lui la saison des barbecues entre amis comme des pool party. Vous avez désormais du temps devant vous… et vous vous souvenez soudain que le jardinage est votre hobby préféré… Et si vous rempotiez votre splendide Bonnet d'évêque ? Ou bien votre éclatant Aloinopsis luckhoffii ? Non ? Ou encore votre remarquable Massone pustuleuse ? Autant vous le dire de suite : ce seraient autant d'idées désastreuses ! Ne vous lancez surtout pas dans le rempotage, vos plantes vous diront merci. En effet, celles-ci préfèrent nettement se faire rempoter au printemps, durant les premiers beaux jours.

Mettez vos plantes à la diète !

Les succulentes autant que les cactus apprécient une période de régime sec, souvent déterminant pour une superbe floraison au printemps. Par régime sec, on entend donc : au frais, au repos et à la diète hydrique. Contrairement aux plantes en pleine terre, bénéficiant d'un réseau racinaire important et épais pour les plus âgées (car ces dernières vont chercher dans le sol une certaine humidité), les plantes en pot bénéficient d'un système racinaire moindre, et ce pour une terre plus riche comme une ressource en eau généralement abondante. L'absence d'arrosage, ou diète hydrique donc, participe à la disparition bienvenue d'une partie de ces racines, qui se referont dès le printemps venu comme à la reprise (d'abord modérée) des arrosages. Elle est même une condition sine qua non d'une préservation optimale des plantes durant l'hiver. Selon l'endroit où l'on vit, et en fonction des températures, il sera opportun de cesser les arrosages de manière à ce que les substrats soient totalement secs fin octobre. Cette diète doit être tempérée par un arrosage mensuel pour les succulentes non cactacées, qu'elles soient en serre froide ou non. Et en serre chaude, autrement dit à au moins 15 °C, et pour n'importe quelle plante, cet arrosage mensuel sera également nécessaire.

Bon à savoir

Ne soyez pas étonné de constater que, sous l'effet de la diète hydrique, vos plantes se ramollissent jusqu'à s'affaler. C'est notamment le cas des Opuntia. Auquel cas, pas de panique ! Il suffit de les tuteurer et de n'ôter lesdits tuteurs qu’au troisième arrosage post-diète, lorsqu'elles commencent à reprendre du volume.

Pourquoi la serre représente-t-elle le lieu d'hivernage idéal ?

Outre qu’elles protègent nos plantes de la pluie, nos serres contemporaines, sous nos latitudes et pour peu qu’elles soient bien exposées, permettent de simuler une température propice à la conservation des cactées et succulentes approchant au mieux de ce que ces espèces pourraient obtenir dans leur milieu naturel. À la condition, cependant, de ne pas se trouver dans une région au climat trop clément ou favorable à l'été indien. Autrement dit, il faut éviter les températures caniculaires dans sa serre en journée.

 

Cactus mis sous serre pour hivernage

La serre, le lieu d'hivernage idéal

 

Comprendre et maîtriser l'hivernage en serre

Quid des températures ?

A priori, rien de compliqué d'envisager de respecter les températures minimums conseillées pour l’hivernage (ce qui s'entend pour la nuit)… Si ce n'est que toutes les plantes n’exigent pas les mêmes températures a minima ! Et mieux vaut ne pas trop s'écarter de la température minimale de repos pour chaque plante, de risque qu'elle n'en souffre et n'entame ensuite le printemps affaiblie.

Bon à savoir

Ces températures minimistes d’hivernage ne doivent pas être confondues avec les températures minimales de « résistance » au froid. Ces dernières traduisent plutôt la capacité d'une plante à résister dans de bonnes conditions à une température basse donnée. Tout en sachant que ces "conditions" sont variables en fonction d'une pléthore de paramètres, dont la région d'élevage, le temps d'exposition à la température donnée, la déshydratation de la plante à ce moment-là, l'ensoleillement, etc.

La règle actuelle est donc de considérer que trois températures d’hivernage sont pertinentes :

  • La serre froide, à 5 °C (dite hors gel), avec la majorité des succulentes et cactacées, dont, par exemple, Acanthocalycium spiniflorum ;
  • La serre dite tempérée (12 °C), parfaite pour certaines succulentes et, entre autres, la majorité des Euphorbes, ou encore les Cleistocactus ;
  • Et enfin, la serre chaude, à 15 °C, avec notamment les Euphorbes, plus fragiles, ou encore quelques succulentes tout aussi altérables, telle la fameuse Coupe de vin.

Pour toutes vos autres plantes, n'hésitez pas à vous reporter à la notice "Description" de chaque page dédiée à une variété.

Du bon usage du chauffage

Même si vos plantes ne rêvent pas (comme vous) de passer l'hiver sous un plaid au coin du feu à chiller et/ou binge-watcher la dernière série tendance, elles vont néanmoins avoir besoin d'un minimum de chauffage, en particulier durant la nuit. Car si le jour, sous un climat favorable, les rayons solaires font opérer l'effet de serre, vous devriez avoir un minimum idéal et constant d'environ 13, voire 14 °C. Mais la nuit, cela risque d'être une autre histoire. N'hésitez pas à envisager l'achat d'un radiateur électrique soufflant 1 000 W, voire de deux (pour une meilleure répartition du chauffage), si possible avec une prise thermostat, dite thermo-timer, du moment que votre serre n'ambitionne pas de concurrencer le projet pharaonique de Tropicalia et ne dépasse pas les 50 m2 (approximativement). Le thermo-timer dispose d'une sonde filaire, possiblement installable au cœur des plantes, là où la température visée doit être précisément atteinte. Pour réaliser cet achat, inutile d'y passer toutes vos économies, les premiers prix en magasin de bricolage dépassent rarement les 25 euros. Si vous êtes du genre prévoyant, ou encore que le premier magasin de bricolage (ou autre) se trouve à des kilomètres de votre domicile, vous pouvez toujours envisager d'avoir un appareil de secours, juste au cas où…

L'importance de l'isolation

À moins que vous ne travailliez à EDF, ou encore que vous soyez le dernier gagnant à l'EuroMillions, songez que si votre serre ne possède pas une isolation efficace, vous risquez de vous ruiner en chauffage… Ainsi, les serres en verre monocouche ou en polycarbonate fin ne constituent pas un isolant efficace. Il faut donc envisager un complément d'isolation thermique. Là encore, rien de ruineux. Chez Babyplante.fr, nous privilégions l'ingéniosité, afin que le plaisir des plantes reste accessible à tous. Nous vous conseillons donc tout simplement d'utiliser du plastique à bulles, qu'il s'agisse de l'entrée de gamme, composée d’un film plastique transparent sur lequel sont fixées des bulles de film, ou bien le plastique à bulles dédié à l'horticulture, qui lui est fait de deux films plastiques transparents entre lesquels sont insérées de grosses bulles. Il vaut mieux, évidemment et si possible, privilégier ce revêtement, puisqu'il présente une couche de plastique supplémentaire, tout en étant plus résistant à la manipulation comme à l’usure. Le plastique à bulles est à placer à l'intérieur de la serre, où il sera plus efficace et à l'abri des dégradations diverses, notamment celles dues aux intempéries. Une serre peu remplie perdra plus facilement la nuit ses calories accumulées le jour. Dès lors, n'hésitez pas à diversifier votre stock de cactus ou succulentes !

Bon à savoir

L’air chaud est montant. D'après ce que l'on sait sur le sujet, l’indice de fuite thermique dans une serre est de 6 pour une paroi verticale et de 10 pour un toit en pente.

Faut-il aérer et/ou ventiler ?

Comme nous, nos plantes n'aiment pas être confinées ! Non seulement elles éprouvent un besoin vital d'air frais, mais en plus le confinement est propice à la propagation d'un large spectre de maladies, allant des moisissures aux champignons en passant par la rouille. Cependant, en plein hiver, il est difficile de mettre en place une ventilation permanente. Il faut donc penser à aérer la serre autant que possible (entre quelques minutes et plusieurs dizaines de minutes), chauffage éteint, dès que les températures diurnes ont rejoint ou dépassé le minimum nocturne. Dès que les températures diurnes le permettent, il est envisageable de laisser une ouverture toute la journée pour une aération continue. Par contre, tant que l'hiver est trop rigoureux, mieux vaut installer une ventilation. Là encore, le but étant simplement d'éliminer l'air et l'humidité pouvant stagner, un simple ventilateur oscillant sur pied peut faire l'affaire. Le brassage de l'air élimine 95 % des problèmes dus au confinement, et ce même après plusieurs jours. Tout en sachant pertinemment que si vous êtes dans une région pluvieuse, ou ne serait-ce qu'humide, le taux d'humidité est toujours conséquent (au moins 85 %). Dès lors, vous pouvez abandonner le fol espoir de recréer chez vous, du moins dans votre serre, la sécheresse d'un désert mexicain, dans lequel se complait, par exemple, le cactus Mamillaire tête-de-vieillard.

 

Aération de votre serre

Aérez votre serre dès que la température extérieure le permet

 

Les p'tits secrets de l'équipe de Bayplante.fr

De la surveillance avant tout

Même si vous avez mis en place, au cœur de votre serre, tout ce qui est énoncé ci-dessus, ne pensez pas que vous pouvez partir un mois en voyage en laissant votre serre s'auto-gérer. En réalité, vous devez demeurer en alerte, ou bien déléguer votre surveillance à une personne de confiance. Vous n'êtes jamais à l'abri d'un dysfonctionnement, même minime. Pour autant, vous n'êtes pas obligés de dormir avec vos cactus et succulentes ! Une station météo avec une sonde thermique sans fil est une excellente option afin de surveiller la température de votre serre depuis votre habitation.

Ne touchez plus vos plantes

Une fois que vos plantes sont en mode hivernage : n'y touchez plus, même si arracher la fleur séchée sur votre assortiment de cactus vous démange ! Vous risquez de provoquer une « entrée », qu'un champignon ou une moisissure pourrait mettre à profit afin d'infecter votre plante. Le risque est identique si une plante, pour une raison ou une autre (fausse manœuvre, blessure, etc.), est blessée au cœur de l'hiver.

Combattre les parasites

Si vous apercevez la moindre trace de rouille, sortez votre plante de la serre, traitez-la localement au Sulfate de Cuivre (ou autre) et ne la confinez plus. Agissez de même avec la fumagine, ce champignon inesthétique mais sans réel danger. La ventilation n'étant pas suffisante, et dans le cas où vous ne pourriez pas encore aérer en continu, il faut envisager d'hiverner ces plantes hors serre, et donc dehors (ce qui signifie sous abri, en les rentrant les jours de gel).

Les araignées rouges et les cochenilles ne devraient pas trop importuner vos plantes : les premières détestent l’humidité, quant aux secondes, l'hiver n'est pas leur saison de prédilection (même si elles peuvent tenter de s'installer au chaud dans une serre à bonne température). Cependant, en cas d’infestation légère, il suffira de traiter localement, et dans le cas d’une infestation plus lourde, il faudra employer les grands moyens (dépoter, nettoyer, puis enfin immerger la plante et ses racines dans la solution qui a votre préférence ou en vous reportant à notre article de blog sur le sujet).

 

Cactus devant la fenêtreSurveiller vos cactus

Surveillez vos cactus et protégez-les des maladies