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Si vous avez vu le film "Phénomènes", de M. Night Shyamalan, dans lequel les plantes relâchent des substances chimiques poussant les gens à se tuer, vous pensez nécessairement que c'est de la science-fiction ! Or, si les plantes communiquent entre elles, de façon silencieuse, et ont une vie secrète qui nous échappe, ce n'est certes pas pour nous anéantir mais bien afin de coopérer entre elles. Babyplante.fr fait le point sur la question.

La vie secrète des plantes

L'ouvrage révolutionnaire

En 2017, paraît en France un ouvrage révolutionnaire : La vie secrète des arbres, dont l'auteur, Peter Wohlleben, se trouve être un garde forestier allemand ayant tout simplement à cœur de transmettre ses connaissances sur les arbres et les écosystèmes forestiers. Ce que Peter Wohlleben laisse entendre, c'est que les arbres communiquent et coopèrent entre eux. Ces derniers seraient même dotées… d'une forme de sensibilité ! Il n'en fallait pas plus pour que les chercheurs s'intéressent de près à cette découverte fascinante et travaillent alors à décrypter le langage des végétaux.

Une communication silencieuse

Longtemps, la notion de communication dans le monde végétal a été tenue pour marginale, quand elle n'a pas été raillée. Il en était de même pour ceux qui parlaient à leurs plantes (supposément gâteux). Or, depuis quelques décennies, cette vision des choses évolue, notamment par le biais de la recherche sur le monde végétal. Désormais, c'est une certitude : les plantes communiquent entre elles ! Et même si ces dernières n'ont pas (encore) la 5G, leur communication n'en demeure pas moins complexe et bluffante. En effet, les plantes sont en capacité d'émettre comme d'analyser des signaux silencieux.

Les messagers

La communication entre les plantes se transmet par le biais de deux types de messagers : les flux électriques lents, qui se font entre les différents organes d'une même plante ou bien entre les plantes dont les racines se touchent, et les messagers chimiques volatiles, donc portés par l'air, permettant à des plantes éloignées les unes des autres de communiquer. Évidemment, cette communication se fait de façon mesurée, il s'agit d'un phénomène lent.

Le cas de l'Acacia caffra

L'Acacia caffra, un acacia de la savane d'Afrique du Sud, est ainsi capable d'envoyer un signal à ses semblables lorsque ses feuilles sont broutées par le koudou (une antilope) afin de les prévenir de cette attaque herbivore. Ses feuilles se chargent alors en tanins amers et toxiques pour les koudous et émettent de l'éthylène dans l'air environnant. Porté par le vent, l'éthylène prévient les autres acacias aux alentours de la présence d'une menace. Ces derniers se mettent alors à leur tour à synthétiser des tanins. Ce même type de message d'alerte à l'éthylène se retrouve notamment chez les peupliers ou encore les érables.

L'acacia caffra se défend lorsque le koudou mange ses feuilles

La non-concurrence et l'entraide entre plantes parentes

La coopération entre racines

Ce phénomène de non-concurrence se retrouve chez de nombreuses espèces où, dès lors que les racines d'une plante donnée sont en contact avec celles d'une plante de la même espèce, ladite plante produit spontanément moins de racines. Les plantes sont donc en mesure d'adapter leur croissance en fonction de leurs voisines, du fait que leurs racines se reconnaissent mutuellement comme racines parentes ou étrangères. A contrario, une plante peut produire davantage de racines si elle est en contact avec les racines d'une plante d'une espèce différente. C'est notamment le cas du nénuphar géant, qui interagit spontanément avec son environnement. Ses immenses et lourdes feuilles flottent solidement à la surface des eaux calmes grâce à la structure géométrique des nervures. Les bords relevés de ces dernières servent à repousser les autres plantes, de façon à capter un maximum de lumière.

L'entraide générationnelle

Aussi fascinant et curieux que cela puisse paraître, chez certains arbres, dont le pin, les parents reconnaissent et identifient les jeunes plants poussant à leur pied. Dès lors, afin d'aider à leur développement, ils leur fournissent des nutriments afin de compenser le manque de lumière du sous-bois, et ce par l'intermédiaire de leurs racines comme des mycorhizes, qui font office de réseau de communication. Car, faut-il le rappeler ? Sans lumière, pas de photosynthèse !

L'entraide générationnelle et la coopération entre racines

La communication entre végétaux et animaux

Attirer les prédateurs des agresseurs

La communication du monde végétal s'étend au monde animal. Ainsi, les plantes interagissent avec les animaux, comme il semblerait que ce soit le cas pour le chou, la tomate, le tabac ou encore le maïs : lorsqu'ils sont attaquées, ils libèrent des substances volatiles afin d'attirer… les prédateurs de leurs agresseurs !

Attirer les pollinisateurs

Lorsqu'il s'agit d'attirer les pollinisateurs avec de grandes fleurs aux couleurs vives et/ou parfumées, puis de produire des fruits colorés et sucrés (comme avec le groseillier des Barbades, et ce afin de susciter l'intérêt des animaux susceptibles de contribuer à la dispersion des graines, c'est le même principe. Là encore, cette communication se conçoit telle une forme de manipulation des animaux pour en tirer un service (bien qu'il y ait un bénéfice mutuel au procédé) : il y a bien un signal (visuel, olfactif) avec une réponse (butinage, consommation de fruits).

Bon à savoir

Le maïs est un exemple particulièrement remarquable de plante réagissant aux stimuli extérieurs, en sus de communiquer avec le monde animal. En effet, lorsque ses feuilles sont en contact avec quelque chose, le maïs produit automatiquement moins de racines et davantage de feuilles. Plus étonnant encore : les autres plants de maïs cultivés à proximité adoptent la même stratégie, même s'ils n'ont pas été touchés. Pour les chercheurs s'étant penchés sur la question, le plant de maïs dont les feuilles ont été touchées produit (au niveau racinaire) une substance chimique informant ses voisines d'un manque d'espace et d'un mauvais accès à la lumière. Dès lors, elles adaptent leur croissance en conséquence.

Attirer les pollinisateurs