L'hormone de bouturage (également appelée hormone d'enracinement) est une méthode ancestrale que les jardiniers utilisent depuis très longtemps pour favoriser la venue des racines lors d'un bouturage. En effet, faire une multiplication par bouturage peut être lent et parfois ne rien donner... C'est pour cela que l’utilisation d’une hormone de bouturage peut s'avérer utile.
Une hormone de bouturage... à quoi sert-elle ?
La formation des racines (rhizogénèse adventive) dépend de certains équilibres hormonaux internes et notamment de la présence d'auxines, des phytohormones qui jouent le rôle de régulateurs de croissance.
Malheureusement, la présence de cette phytohormone est minime au niveau des tiges. Voilà pourquoi, la multiplication par bouturage est parfois lente. Pour stimuler la formation des racines au niveau des fragments de bouture, les jardiniers utilisent donc des hormones de bouturage.
Ces dernières années, pour faire simple et aller vite, les jardiniers ont pris l'habitude d'utiliser des substances chimiques de synthèse constituées de molécules proches de l'auxine naturelle, et produisant des effets similaires : les hormones de bouturage de synthèse. Bien qu’elles soient aussi efficaces, elles ne sont pas sans conséquence. Il est ainsi préférable de se tourner vers les méthodes naturelles qui vous feront faire des économies et qui sont soucieuses de l’environnement.
Il existe toujours de vieilles « recettes » permettant de fabriquer soi-même des hormones de bouturage.
Envie de multiplier vos végétaux, et de réussir votre bouturage ?
L’hormone de bouturage a plusieurs propriétés avantageuses pour les plantes. Tout d'abord comme on vient de le voir, elle est très bénéfique au niveau du développement des racines. Elle permet aux boutures de s'enraciner plus facilement et plus rapidement. On peut donc ensuite les rempoter aisément.
De plus, elle favorise la cicatrisation de la bouture à l'endroit où elle a été coupé. Elle dispose de propriétés bactéricides et antifongiques, et empêche ainsi l’infection de la plante à l'endroit où elle a été coupé, tout en accélérant sa cicatrisation. Les hormones naturelles regorgent de nutriments et de vitamines, ce qui améliore grandement la qualité de vie des plantes et les revitalise.
Ainsi, grâce à l'hormone de bouturage, vous allez mieux réussir les boutures de certaines plantes nécessitant le coup de pouce de ces dernières.
Les grains de céréales : grain d'avoine, de blé ou d'orge
C'est une méthode qu'utilisaient très fréquemment les anciens jardiniers. Durant les premiers jours de la germination, les grains vont sécréter de l’auxine au niveau de l’apex du coléoptile.
Pour réaliser l'opération, fendez précautionneusement la base des tiges de bouture afin d’insérer les grains de céréales.
A noter qu'il est parfois impossible d'insérer le grain car la bouture est trop fine... Dans ce cas, il suffit de mettre la bouture en contact avec le grain dans le pot.
Placez ensuite votre bouture en terre et maintenez le substrat humide. En germant, le grain d'avoine produit de l'auxine enclenchant le processus de croissance des cellules et favoriser, ainsi, la formation des racines adventives.
La germination des grains, peut être légèrement démarrée au préalable dans un coton humide.
L'urine et la salive
L’urine et la salive contiennent également une quantité non négligeable d’auxine.
La recette est simple, il vous suffit de tremper le bout de la bouture dans un peu d’urine ou de cracher sur la base de la tige.
Faire une solution de saule : eau de saule
L'eau de saule n'est pas à proprement parler une "hormone de bouturage". Car, contrairement à ce que l'on peut parfois lire, la principale substance entrant en jeu dans l'eau de saule n'est pas l'auxine mais la salicyline, un principe actif qui a la propriété d'inciter les végétaux à :
- fermer les stomates et donc de limiter la déshydratation du rameau ;
- sécréter des substances anti-pathogènes et donc favoriser la cicatrisation à l'endroit de la coupe.
L'eau de saule ne favorise pas la production de racines mais crée des conditions propices à un bon enracinement des boutures.
Toutes les variétés de saules peuvent être employées. Une fois l'eau de saule préparée, elle prend la forme d'un "gel".
A noter qu'il est préférable de faire des petites quantités car les propriétés ne sont pas actives très longtemps (environ 48 heures). Par contre l'eau de saule peut facilement se conserver au congélateur, dans des petits contenants comme des bacs à glaçons. C'est ainsi pratique d'en avoir toujours à portée de main, sans gaspillage.
La réalisation de l'eau de saule en quelques étapes
Prenez de petites branches de saule qui ne sont pas plus épaisses qu’un crayon, et coupez-les en sections de 8 à 15 cm de longueur.
Mettez-les dans votre récipient et ajoutez de l’eau jusqu’à les recouvrir.
Laissez tremper de 3 à 4 semaines (sans changer l'eau) jusqu’à ce que l’eau change de couleur : l’eau deviendra brune et visqueuse (c’est votre hormone de bouturage).
Au bout de ce temps de macération, un gel s'est formé en surface de l'eau et sur le bois (et sur les racines qui se seront éventuellement formées). Ce gel est très riche en salicyline : récupérez-le et placez-le dans un petit bocal en verre.
L'eau de ronce
Le principe d'utilisation et de conservation est le même qu'avec l'eau de saule...
On remarque aisément que la ronce s’enracine facilement lorsque l’une de ses branches vient à s’enfouir dans le sol. Les nombreuses petites racines blanches qu'elle produit, contiennent une quantité non négligeable de phytohormones qu'il est facile d'extraire.
La réalisation de l'eau de ronce en quelques étapes
Prélever des jeunes racines ou radicelles bien blanches de ronce, puis les passer sous l'eau pour enlever la terre qui les entoure.
Hachez-les finement puis laissez-les macérer 24 h dans de l'eau (de pluie de préférence). Faites ensuite tremper 24h vos boutures dans cette eau concentrée en hormones avant de les mettre en terre.
Se servir de miel comme désinfectant
Certains jardiniers affirment que le miel contient des enzymes qui peuvent stimuler la production de racines. Toutefois, sa vertu principale est une action antibactérienne qui peut désinfecter les boutures suffisamment pour leur permettre de produire des racines sans avoir besoin d’autre chose. Le miel a des propriétés à la fois antibactériennes et antifongiques.
La recette est simple, il vous suffit de tremper l’extrémité coupée de la bouture dans un peu de miel.
N’oubliez pas qu’il ne faut jamais abuser des traitements. Faites attention à ne pas appliquer trop de miel, car le sucre qu’il contient pourrait avoir un effet contreproductif s'il est en quantité trop élevée.
Poudre de Cannelle
La cannelle est une épice qui possède différentes qualités intéressantes pour les plantes.
Relativement riche en nutriments et en vitamines, la cannelle va quelque peu faciliter l’enracinement de la bouture. Toutefois ce qui nous intéresse dans notre cas, ce sont les propriétés naturelles antifongiques, bactéricides et insectifuges.
La recette est simple, il vous suffit de tremper la partie basse du fragment de bouture dans la poudre de cannelle avant de la planter. La cannelle va accélérer la cicatrisation de la plante et éviter ainsi le développement d’une infection en créant une barrière protectrice contre les bactéries.
L’aspirine
La présence de l’acide indole butyrique dans l’aspirine favorise le développement des racines au niveau des boutures.
Utilisez des cachets sans enrobage... En effet, certains comprimés sont recouverts d’une pellicule semblable à du plastique, et les produits chimiques présents dans cette couche sont mauvais pour les boutures.
La recette est simple, il suffit de mettre des comprimés d'aspirine dans un verre rempli d’eau et d'attendre qu’ils se dissolvent. Puis, de tremper vos boutures dans ce verre d'eau, et de les laisser tremper pendant quelques heures pour qu’elles puissent absorber le liquide. Vous pouvez maintenant planter vos boutures dans le substrat adéquat.
Certains jardiniers trempent les graines de tomates dans une solution d’aspirine avant de les planter.